L’université de l’Afref sera l’occasion de mener un large tour d’horizon des univers de « l’apprendre » en réunissant institutions, entreprises, praticiens, chercheurs, bénéficiaires... autour de leurs interrogations, de leurs pratiques et marges de manœuvre.
Le monde est devenu incertain et "l’à-venir" est en questions. Tous les secteurs sont impactés : l’accès à l’emploi et les trajectoires professionnelles, le monde du travail et le devenir des entreprises, la capacité à faire société et vivre ensemble dans des environnements "en crise"...
Comment chacun de nous est-il préparé (se prépare-t-il) pour y faire face, à la fois individuellement et collectivement ? Et dans quels contextes et quels cadres se réalisent ces apprentissages ?
Depuis la loi du 5 septembre 2018, pour la liberté de choisir son avenir professionnel, le système et la gouvernance nationale de la formation s’institutionnalise et se "normalise" à travers France Compétences. Mais se dessinent aussi, par ailleurs, bien d’autres modalités de l’apprendre, plus inclusives, co-constructives et ancrées sur des dynamiques de proximité.
Il convient alors de mettre en relief ce qui est en jeu dans cette multiplicité d’approches et de mises en actes. Pour, in fine, se demander comment les "acteurs de la formation" peuvent agir dans des logiques en tension. Car ne s’agit-il pas à la fois de "se conformer" aux règles établies et en même temps libérer les capacités de "l’apprendre", ouvert aux autres et aux environnements.
C’est donc par un large tour d’horizon des univers de "l’apprendre" (dans lesquels s’inscrit la formation), que la prochaine Université de l’Afref entend mettre en réflexions et productions communes : institutions, entreprises, praticiens, chercheurs, bénéficiaires... autour de leurs interrogations, de leurs pratiques et marges de manœuvre.
Au programme
- Une table ronde : comment se construit “l’apprendre” en Europe ?
La table ronde vise à mettre au jour des expériences signifiantes et des pratiques innovantes en matière de formation tant dans sa dimension emploi/formation que dans son ambition émancipatrice en lien avec l’ambition d’un apprentissage tout au long de la vie. En d’autres termes, de faire un pas de côté et de sortir des sentiers battus.
Intervenants :
Vincent JOSEPH, Chargé de mission Europe international, Centre Inffo.
Valérie CASTAY, Directrice du Département des Etudes et Projets à l’Association Française des Transports.
Animation : Hugues LENOIR , Enseignant-Chercheur émérite en Sciences de l’Education à l’Université Paris-Nanterre. Membre du Laboratoire LISEC.
- Quatre ateliers :
1. Construire "l’apprendre" hors du système de formation.
Depuis 1971, notamment, s’est construit au gré des différentes volontés politiques un véritable système de plus en plus institutionnalisé et institutionnalisant de la formation professionnelle en France, et plus récemment en Europe. Il est devenu le mode de pensée dominant sur la façon d’apprendre avec pour seule finalité les besoins économiques à satisfaire.
Ce système de la formation représente-t-il la meilleure ou la seule façon d’apprendre ? Peut-il intégrer la complexité de "l’apprendre" ? Comment comprendre et prendre en compte les apprentissages hors système, représentant, selon des études, plus de 80% de "l’apprendre" humain ? Quel avenir pour un système de formation de plus en plus rigidifié par les structures, procédures et obligations, face aux besoins de souplesse et d’adaptabilité des personnes et des entreprises, ancrés dans une réalité vivante ?
Animateur : Bernard BARBIER, Manageur-Coach et Chercheur, ancien DG de Défi métiers, le Carif-Oref francilien.
Experte (sous réserve) : Anne-Lise ULMANN, Enseignante-Chercheuse, Cnam.
2. Le principe inclusif comme moteur de "l’apprendre".
Le modèle dominant de la formation place la personne au centre. A chacun d’acquérir, en « liberté et responsabilité », les compétences pour « son » insertion professionnelle. Tel est « son » devenir. Que portent implicitement en germe les contextes et espaces « pédagogiques » alors mis en œuvre ? Pouvons-nous dissocier les acquis de formation et leur validation de la façon dont ils ont été « mis en forme » et « légitimés » dans les apprentissages ?
Face à la crise et aux incertitudes, la centralité change de camp. Le « principe inclusif » prend alors tout son sens. Quels enjeux ? Quelles pratiques ? Quelles dynamiques apprenantes ? Mais qu’est-ce qu’on apprend de si important qui ferait de ce principe « le moteur de l’apprendre » ? Dès lors quelles conséquences pour les apprenants, les acteurs de « la formation », les espaces de réalisation et leurs environnements, les financements mêmes ? Et quels liens avec les dispositifs institutionnels et réglementaires ?
Animateur : Patrick WAELES, Sociologue. VP du CMAtlv en charge des "territoires apprenants". VP du CESE de l’Essonne, responsable de la commission "Démocratie/Développement Humain". Président de l’AFREF.
Experte : Laurence MARTIN, Déléguée nationale des réseaux APP.
3. La liberté des acteurs de la formation au service de “l’apprendre” dans un cadre construit.
Les acteurs de la formation, formateurs, ingénieurs pédagogiques ou encore responsables de formation interviennent dans un contexte de plus en plus réglementé (Qualiopi, certifications,..) et de plus en plus multimodale (distanciel, numérique, FEST). Pour autant, les démarches de conception et les conditions de mise en œuvre ne semblent pas avoir évolué en conséquence – limités financières, temps raccourcis, diversité des profils d’apprenants, disparité des motivations, etc.
Comment, dès lors, innover ? Créer des espaces pour favoriser les apprentissages ? Développer de nouvelles modalités d’apprentissage ? Comment répondre aux besoins de développement des personnes et s’adapter à la diversité des profils d’apprenants ?
Animatrices :
Pierrette SOREL, Experte formation "Développement des Compétences", La Poste.
Elodie SALIN, Consultante, KIMÉ. Secrétaire de l’AFREF.
Expert : Stéphane BALAS, Enseignant-Chercheur, Cnam.
4. "L’apprendre" dans le monde du travail.
Si le terme "entreprise apprenante" fait partie intégrante du discours chez les employeurs, sa signification reste vague et on peut aussi faire l’hypothèse que l’entreprise peut tout aussi être "désapprenante"…. D’autre part, le développement des compétences semble être le terme désignant le nouvel alpha et oméga de lutte contre la pénurie de main d’œuvre qualifiée ou pour relever tous les défis actuels en matière des différentes crises ou de l’évolution des métiers. Comment cela se construit-il et où ? Sur le lieu de travail ou en dehors ? Qui le définit ? Avec qui ? Quand ? Apprend-on tout le temps quand on travaille ? et si oui, quoi ? Est-ce que cela fonctionne mieux quand l’employeur s’en mêle ou le contraire ?
Animatrice : Corinne SAVART-DEBERGUE, Conseillère confédérale sur la formation professionnelle et l’activité Travail.
Expert : Damien BROCHIER, Mission Partenariats Formation Professionnelle, CEREQ.
- Des regards croisés : mise en perspective des travaux des ateliers par des experts-chercheurs.
- Des échanges.
- Mise en perspective par un grand témoin, Jean-Joseph KUPERHOLC.
Jean-Joseph KUPERHOLC accompagne les branches professionnelles dans leur politique de développement de la formation et de gestion de l’alternance. Il intervient également auprès des praticiens dans le développement de dispositifs de formation par alternance et d’individualisation des parcours de formation.
Il est co-auteur de l’ouvrage "On en apprend tous les jours ; les apprentissages informels dans les entreprises libérales".
Déroulement de la journée
8h30 - Accueil
9h00 - Vidéos “micros-trottoirs”
9h15 - Introduction
9h30 - Table ronde « Europe »
10h15 - Introduction des ateliers : objectifs, démarche, compositions…
10h20 - Ateliers
12h15 - Repas
13h45 - Vidéos “micros-trottoirs”
14h00 - Regards croisés (à partir des travaux des 4 ateliers)
15h30 - Grand témoin
16h30 - Conclusion
16h45 - Forum cocktail : Afref 2024